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Deux vies offertes, un peuple debout »

Ce dimanche 6 avril 2025, la paroisse Notre-Dame de l’Assomption s’est remplie d’une émotion difficile à décrire. Une messe de requiem y fut célébrée en mémoire des deux jeunes religieuses des Petites Sœurs de Sainte Thérèse, Sr ONESAIRE Evanette et Sr VOLTAIRE Jeanne tombées sous les balles de bandits armés lors de l’attaque dramatique survenue à Mirebalais dans la nuit du 31 mars 2025

Ce sont les élèves de l’école la salésienne qui avaient reçu la mission d’animer la messe. En cette douloureuse circonstance, Monseigneur Quesnel Alphonse a présidé la célébration, entouré d’un peuple en deuil, mais uni dans la prière et l’espérance.

Dans son homélie, il a souligné le charisme unique de ces sœurs, qui avaient choisi de vivre au cœur des campagnes, au plus près des paysans, dans un esprit de service, d’éducation et de foi. Il a rappelé combien ce choix avait un poids prophétique dans une Haïti meurtrie, en quête de justice et de tendresse.

Il s’est également arrêté sur l’Évangile du jour : la femme pécheresse pardonnée par Jésus. En parlant de cette scène bouleversante, Monseigneur a révélé la puissance de la miséricorde, cette force divine qui élève, console, restaure.

« Là où l’homme juge et condamne, Dieu pardonne et relève. Et ces deux sœurs, par leur vie donnée, sont devenues des témoins vivants de cette miséricorde. »

Puis il a fait retentir cette parole saisissante du Christ :« Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. »

Les deux religieuses n’ont pas été arrachées à Dieu. Elles Lui avait déjà tout offert. Leur martyre devient ainsi un acte ultime de fidélité, une semence d’espérance.

Portant un brancard noir en signe de deuil, les élèves et les sœurs présentes ont participé avec recueillement à une procession poignante après la communion. Deux grands tableaux à l’effigie des sœurs défuntes ont été apportés solennellement à l’autel, au rythme du chant « Ce chant Sainte Marie » de Gianada. Une image forte. Une prière silencieuse. Un hommage vibrant.

Au terme de la messe, une religieuse de la Congrégation de Sainte Thérèse a pris la parole pour exprimer, la voix nouée par l’émotion, sa gratitude envers Monseigneur, la chorale, la communauté éducative et tous ceux qui ont permis cette célébration si digne.

Enfin, comme un souffle de consolation, l’assemblée a entonné le chant final :
« Nous marchons ensemble… »
Et l’on pouvait sentir que, malgré la tristesse, une force nouvelle habitait ce peuple.
Oui, nous marchons. Pas seuls. Pas sans douleur.
Mais avec foi, avec l’héritage lumineux de ces deux vies offertes jusqu’au bout.

« Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté. Que le nom du Seigneur soit béni. »
(Job 1, 21)

Sœur CHERY Rose Andrée pour la communauté de Ouanaminthe.

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