Se former pour mieux former les autres.
Au terme de l’année académique 2023-204, une formation a été organisée pour les professeurs du 3ème cycle et du secondaire de l’Institution Madeleine Morano en vue de mieux embrasser l’année académique 2024-2025.
La profession de l’enseignement est un art. Elle requiert tout un ensemble de rudiments essentiels pour produire les effets escomptés. C’est en effet un métier exigeant et passionnant dans la mesure où il invite à œuvrer dans la construction de la société au moyen de la transmission du savoir tout en valorisant les compétences de chaque élève. Être enseignant, c’est être capable de s’adapter au profil de chaque élève pour lui permettre de développer son potentiel et lui transmettre les valeurs de citoyenneté. Il n’est pas suffisant d’accorder la primauté à la maîtrise des connaissances; il est aussi indispensable de valoriser les compétences des élèves, c’est-à-dire l’application de ces connaissances acquises. L’enseignement n’a de sens que s’il vise la transformation intégrale des enfants. En ce sens, il est justificatif de comprendre que le cœur du métier d’enseignant se trouve dans l’attention portée au travail de ses élèves, à leurs besoins, à leurs lacunes, à leurs progrès. Donc, l’école est un véritable écosystème où le travail en équipe prend tout son sens. Le travail du professeur doit être la résultante de partages et de discussions. La part de l’échange entre pairs, de la confrontation aux autres et de la mise en débat des notions est fondamentale dans le développement de la personne de l’enseignement.
Pour accompagner son corps professoral dans ce parcours d’engagement, l’Institution Madeleine Morano met en place des formations de professeurs, comme celle organisée, du 27 au 29 juin pour les professeurs du cours primaire, puis du 01au 03 juillet 2024 pour ceux du troisième cycle et du secondaire, aux locaux de ladite Institution. Ce processus de formation en continue s’inscrit dans une démarche d’adaptation aux évolutions dans le domaine éducatif. En effet, cette formation continue tenue à l’IMM au profit des enseignants, apporte bien plus que des contenus. Elle permet certes de maintenir les qualifications à niveau, mais aussi de confronter les acquis, d’analyser et de mettre en perspective les expériences, et de prendre ainsi le recul nécessaire sur des pratiques en vue d’un renforcement des compétences.
Le formateur, M Jean-Gérard PIERRE a organisé la formation sur l’Approche par compétences en deux temps en mettant en avant les enseignements de français et de mathématiques. Dans l’entame de son intervention, il a avancé plusieurs interrogations pertinentes se portant sur l’APC, telles :
- Pourquoi passer de l’Approche par Objectif (APO) à l’APC?
- Qu’est-ce qu’une compétence?
- Quels sont les impacts que les nouveaux programmes peuvent avoir dans une école ou dans un centre?
- Comment superviser un processus enseignement-apprentissage mis en œuvre selon l’APC ?
En effet, au travers de cette formation, les participants ont pu comprendre que l’APC constitue une nouvelle manière de planifier l’enseignement et l’apprentissage afin de soutenir le développement de compétences. En ce sens, l’apprentissage ne devrait pas être perçu comme un processus d’accumulation passive des savoirs dispensés par les enseignants et enseignantes, mais plutôt comme un processus actif, constructif, cumulatif et dynamique.
La notion de compétence est pour sa part un savoir-agir fondé sur la mobilisation et l’utilisation efficace d’un ensemble de ressources (MEQ, 2000). Elle est aussi un savoir-agir complexe résultant de l’intégration, de la mobilisation et de l’agencement d’un ensemble de capacités et d’habiletés (d’ordre cognitif, affectif, psychomoteur ou social) et de connaissance (connaissances déclaratives) utilisées efficacement, dans des situations ayant un caractère commun (Lasnier 2000). C’est un ensemble intégré de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être.
Elle est de types disciplinaires, transversaux ou de vie. Les types disciplinaires touchent par exemple les Sciences pures (mathématiques, physiques), les sciences de la vie et de la terre (SVT), les sciences économiques et sociales…Ce sont aussi des compétences particulières exercées sur le marché du travail. Une compétence est transversale lorsqu’elle permet d’agir efficacement dans une large variété de situations ayant des compétences disciplinaires et thématiques diverses. Les compétences transversales doivent être présents dans l’ensemble des activités de l’école. Que ces activités soient disciplinaires ou non. Elles font partie des apprentissages essentiels. Leur développement est progressif. Elles doivent être les préoccupations de tout le personnel de l’école (MEQ, 1999). Les domaines d’expérience de vie sont les aspects de la vie contemporaine que l’élève est régulièrement appelé à exploiter. Ce sont des volets de l’activité humaine qui intéressent l’élève parce qu’il peut en constater la présence constante dans la vie de tous les jours. Ces domaines rassemblent aussi les défis individuels et collectifs qui requièrent la mobilisation de certaines compétences. Ainsi la prise en compte d’éléments relatifs aux domaines d’expérience de vie dans les activités d’apprentissage proposées dans les différents programmes d’études constitue une source de motivation pour l’élève (MEQ, 1999).
Dans la foulée, la formation a été aussi l’occasion d’établir la différence entre l’Approche par Objectif (APO) et l’Approche par Compétences (APC), tout en présentant certains concepts qui sous-tendent l’APC comme : le cognitivisme, le constructivisme et le socioconstructivisme. La taxonomie qui est la science de classification a fait partie du menu que le formateur a voulu offrir. En ce sens, il a présenté plusieurs types à savoir la taxonomie de De Landsheere, de Bloom & Krathwohl, de Moore, etc.
Par ailleurs, un moment particulier a été consacré aux mathématiques. La thématique, Différencier son enseignement en mathématiques, a permis de poursuivre deux objectifs majeurs :
- se familiariser avec les quatre objets de différenciation pédagogique :les contenus, les moyens, les structures et les productions ;
- exemplifier la flexibilité pédagogique.
Dans une suite logique, la formation s’embranche sur le domaine de la mathématique, de la science et de la technologie. L’objectif de ce domaine est de donner un ensemble spécifique de savoirs qui empruntent aux méthodes, aux champs conceptuels et au langage propre à chacune des disciplines qui définissent le domaine.
La mathématique comme source importante de développement intellectuel, est un élément déterminant de la réussite scolaire. Le programme y relatif est structuré autour de trois compétences :
- résoudre une situation- problème ;
- raisonner à l’aide des concepts et des processus mathématiques ;
- communiquer a l’aide du langage mathématique.
Au même ratio que les mathématiques, les langues avaient un temps spécial qui leurs imparti. L’apprentissage des langues occupe une place centrale dans tout projet de formation, car la langue se situe au cœur de la communication et constitue un véhicule d’apprentissage au service de toutes les disciplines. L’objectif général du domaine des langues, c’est de développer la communication orale (parler et écouter) et la communication écrite ( lire et écrire) permettant a l’élève d’exprimer sa compréhension du monde, d’entrer en relation avec les jeunes et les adultes d’ici et d’ailleurs, de s’’approprier et de transmettre les richesses de sa culture. Les trois compétences liées au domaine sont les suivantes :
- lire des textes variés ;
- écrire des textes variés ;
- communiquer oralement ;
- apprécier des œuvres littéraires.
Somme toute, cette formation a non seulement reçu un avis favorable de la part des enseignants ; la directrice de l’Institution Madeleine Morano, Sœur Flora FANFAN, a également manifesté sa sa satisfaction. Elle a salué l’inspiration de celles et de ceux qui a pu mener les participants à aller vers la découverte. Selon elle, le comité organisateur vient d’accomplir une tâche immense qui est celle de ranger sur les étagères de la vie , ces jeunes, ces participants qui peuvent apprendre aux autres à comprendre ce qui est apporté au tableau à des heures de cours. La Directrice a dit devoir ses fières chandelles aux responsables des écoles ayant compris le bien-fondé de ce travail. Le bureau pédagogique et les écoles du réseau doivent continuer à apporter leurs pierres en vue de la promotion d’institutions heureuses , car tant vaut l’école, tant vaut la nation, tant vaut l’éducation.
Ecrit par Sr Sophie AUGUSTE, en collaboration avec M.Marckenson DESIR