On s’est rassemblé tous dans la matinée du 22 Septembre dans un climat de confiance et d’espérance, à l’auditorium des Sœurs Salésiennes de Thorland (Carrefour), pour accompagner notre Sœur Maxima qui est parvenue au terme de son voyage. Elle a reçu des honneurs dignes d’une religieuse de 100 ans et 4 mois. Les Sœurs, toute la communauté Educative de Marie Régine, les Confrères Salésiens, les fidèles de la chapelle, les amis, les Anciens élèves, les Salésiens Coopérateurs, la Famille salésienne, tous étaient présents.
La vie de Sr Maxima a été un témoignage enrichissant. Tous ceux qui ont vécu avec elles, sont unanimes à confirmer cette pensée : “Ce qui fait la grandeur d’une vie, ce n’est pas nécessairement la grandeur des actions que l’on pose: c’est bien plus la grandeur d’âme et de cœur que l’on met dans ses actions, petites ou grandes”.
Ce qui importe vraiment aux yeux de Dieu, c’est la qualité de notre être, l’intensité et la profondeur de notre amour. Ce qui faisait dire à Mère Térésa : “À notre mort, nous ne serons pas jugés sur la somme de travail accompli, mais sur le poids de l’amour que nous y aurons mis”.
Lors des obsèques, la Provinciale, Sr Altagrâce Mathias, a bien fait ressortir ce qui la caractérisait comme personne. Elle avait fait de sa vie un Evangile vivant. Et maintenant, nous sommes sûrs que le Seigneur l’accueille à bras ouverts, en lui disant : “Viens, toi la femme bénie de mon Père, reçois en partage ce royaume qui t’a été préparé depuis la fondation du monde. Viens, toi la femme bénie, car j’ai eu faim d’amour, faim de tendresse, faim d’affection; j’ai eu soif d’attention, j’étais seul et tu m’as ouvert ton cœur, tu m’as prêté tes mains tu m’as donné de ton temps tu m’as aimé dans tes frères et sœurs. Viens prendre part à mon banquet.”
Voici les paroles de la Provinciale dans son intégralité
Sr Maxima Martinez Hiciano est née à Las Caobas, Castillo, en République Dominicaine, le 6 Mai 1923, dans une famille de 8 enfants, 6 frères et 2 sœurs. Son père agriculteur, Martinez Morales Leoncio et sa mère Julia Hiciano s’occupait de la maison et des enfants. Le climat familial était toujours très agréable, fait de sérénité, amour, respect et soumission. Elle a fait sa première profession à Cuba le 5 Août 1950.
Déjà à 10 ans, elle avait quitté la famille pour passer la semaine chez un oncle en vue de se rendre à l’école. Elle revenait pour les weekends et les vacances.
En parlant de sa vocation, Sr Maxima racontait qu’elle était influencée par ses parents qui accueillaient toujours à la maison les pauvres et les personnes handicapées malades. Sa maman faisait partie de l’Association du Sacré Cœur de Jésus. Elle l’accompagnait souvent en visite chez les malades et les familles en deuil. Elle faisait aussi partie du groupe Enfant de Marie. Toute petite, elle savait parcourir des kilomètres pour aller à la messe, accompagnée de son petit frère.
Un mois de mai, invitée par une fidèle de la paroisse pour prier le chapelet, c’est là pour la première fois qu’elle a entendu parler des Religieuses. Arrivée à la maison, elle a demandé à sa maman de lui apporter des lumières sur ce que font ces femmes religieuses. La maman lui a expliqué que les Religieuses vivent dans l’Eglise parce qu’elles ont constamment le St Sacrement dans leur maison. Cette réponse l’a fascinée et depuis lors, elle ne pensait autre chose qu’à se faire religieuse. Elle a tout de suite communiqué la nouvelle à son papa qui a répondu positivement.
Ce même mois, après un tremblement de terre, suivi d’un cyclone, Dieu a envoyé sur son chemin un Ingénieur qui est venu pour des travaux de réparation dans son village, elle lui a fait part de son projet de devenir religieuse. Ce monsieur lui a promis de l’héberger chez lui, dans la capitale et de l’aider à trouver les contacts de quelques Religieuses. Chose faite, Il l’a accompagnée dans deux Congrégations, qui malheureusement ne lui avaient pas donné une réponse favorable sous prétexte qu’elles ont déjà accueilli trop de jeunes pour l’année en cours. Ce n’est que plus tard qu’elle va savoir à travers son Curé que c’est le fait qu’elle était noire. Par la suite, à travers ce même ingénieur, elle a eu le contact d’un Salésien qui l’a acheminée auprès des Salésiennes qui l’ont acceptée au premier coup. Peu de jour après, elle s’est rendu à l’Aspirantat. Après 8 mois, en Décembre 1947, l’Inspectrice d’alors qui était en visite chez les Sœurs, lui a imposé la médaille de postulantes, puis, l’a amenée avec elle, à Cuba, pour le Postulat et le Noviciat.
Après 9 ans de profession, en 1959, elle est rentrée en Haïti comme missionnaire pour commencer sa mission à Pétion-Ville où elle a passé seulement 2 ans, l’année après, elle est allée à Port au Prince; ensuite, on l’a transférée au Cap-Haïtien où elle est restée pendant 17 ans. Elle est retournée encore à Pétion-Ville pour 1 an, à Marie Régine pour 1 an pour 1 an, puis 2 ans à Jacmel, encore à Marie Régine, 6 mois à Hinche, puis elle est retournée à Marie Régine jusqu’à sa mort. Elle a passé plus de 25 ans de sa vie religieuse missionnaire dans la Communauté de Marie Régine.
Sr Maxima était une âme de Dieu. Elle témoignait de sa foi en toute simplicité. Elle faisait la catéchèse aux petits de Marie Régine jusqu’au dernier moment. Elle leur transmettait l’annonce de Jésus. Elle avait incarné les valeurs de l’assistance salésienne par sa présence constante sur la cour de récréation. Elle a été très appréciée par ses Sœurs en communauté, ses Confrères Salésiens, les collaborateurs, le personnel de soutien, les enfants et les jeunes grâce à ses manières douces et sa joie sereine. Elle laisse l’empreinte d’une femme capable de comprendre tout le monde. Quant aux pauvres, ils avaient une place de choix dans son cœur. Quand elle n’arrivait pas à les aider, elle souffrait énormément jusqu’à pleurer. Elle a laissé de bons souvenirs pour son dévouement total aux enfants et son amour pour les plus pauvres. Au cours de ces derniers mois, nous l’avons vu s’éteindre progressivement. Dans l’après-midi du 12 Septembre 2023, le Seigneur de la vie, l’a appelée à Lui, à l’âge de 100 ans et 4 mois dans la communauté de Marie Régine.
Chère Sr Maxima, merci pour ta présence aimante et silencieuse qui s’est maintenue pendant de longues années. Merci d’avoir tout donné au Seigneur dans la fidélité du bon serviteur dans notre pays. Ton exemple de générosité dans l’assistance salésienne est sans égale. Nous te demandons d’intercéder pour chacune de tes Sœurs, prie pour notre Province et pour l’Institut des FMA afin que nous puissions vivre la charité fraternelle entre nous et avec nos Confrères les Salésiens comme tu l’as toujours souhaité, prie pour l’Eglise et pour cette Haïti, ta deuxième patrie que tu as tant aimée.
Chers amis, ce matin, nous voulons vous remercier de votre présence. Sr Maxima nous laisse un cadeau : l’expérience d’une vie simple, humble et authentique, la voie du respect des personnes, de l’attention aux autres, de l’accueil, de la paix, de la compassion. Ceux et celles qui l’ont côtoyée dans les différents lieux de mission peuvent aujourd’hui en témoigner. Ça a été pour nous une bénédiction de l’avoir à nos côté. Nous avons tiré beaucoup d’expériences de sa vie.
Merci Sr Maxima ! Vous nous laissez un bel héritage !
Je tiens tout particulièrement à remercier nos Confrères, les Salésiens, en la personne de Père Morachel Bonhomme, le Provincial. Grâce à lui, nous avons pu rendre une dernière fois un hommage chaleureux à notre Sr Maxima.
Un merci spécial à la Communauté Educative de Marie Régine, où Sr Maxima a passé plus que 25 ans de sa vie.
Nous voulons remercier du fond du cœur, Sr Monise Rodney et la Communauté de Marie Régine, sans oublier Miss Solange, pour leur soutien inconditionnel à notre Sr Maxima jusqu’au dernier moment.
Merci à la Radio Télé Soleil Lafwa de permettre aux parents et aux amis de suivre les funérailles en direct!
Merci aux musiciens, aux élèves, à M. Désiré Lucien qui nous ont permis de bien goûter les chants de la célébration!
A vous tous ici rassemblés, nous tenons à exprimer notre sincère reconnaissance pour vos marques de sympathie, de fraternité et d’amour. Vos prières, vos messages réconfortants et vos actes de gentillesse nous ont profondément touchés.
Sr Max, que le Seigneur t’accueille dans son Royaume et qu’Il nous envoie d’autres jeunes filles généreuses, simples, pieuses, humbles, passionnée de l’assistance Salésienne comme toi. Que Marie Auxiliatrice t’accompagne et te conduise au Père.
