En cette date où nous sommes invités en tant que membres de la société Haïtienne, à faire mémoire à cette importante lutte dans la vie de chaque Haïtien qui est la Bataille de Vertières, la communauté Marie Auxiliatrice des Gommiers a réalisé la Journée Vocationnelle avec la participation de Cinquante-six (56) jeunes dont un abbé Jésuite, venant de cinq paroisses respectives: Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Carrefour-Charles, Saint Bernard de Clerveau de Lise, Saint Antoine de Padoue de Vieux-Bourg, Notre Dame de l’Immaculée Conception des Roseaux et Notre Dame de la Délivrance des Gommiers.
Comme l’avaient souhaité la provinciale, son Conseil et l’équipe de formation, le thème qui suit a été retenu pour la conférence: “La jeunesse est un temps béni pour le jeune, une bénédiction pour l’Eglise et pour le monde.” Il est tiré de l’Exhortation Apostolique post synodale de notre Saint Père le Pape: “Christus Vivit”.
Le conférencier, le révérend père Gimelet Bazile, curé nommé de la paroisse de Bonbon a souligné chacun des mots de ce thème afin de les approfondir avec les jeunes.
Voici le déroulement de la conférence
Comment vit-on sa jeunesse lorsqu’on se laisse éclairer par la grande nouvelle de l’Evangile? Il est important de se poser cette question parce que la jeunesse est plus qu’une fierté, elle est un don de Dieu. Être jeune est une grâce, une chance. C’est une bénédiction. Pour cela, on doit bien profiter du temps de sa jeunesse. Outre, avant d’être un âge, être jeune est un état d’esprit.
Le père demande aux participants, comment qu’un jeune peut profiter de sa jeunesse, comment peut-il la gaspiller? Il y avait pas mal de réflexions. Certains disent c’est quand on fait ce qui est bien en évitant ce qui est mal. D’autres, quand on écoute les conseils des plus âgés, quand on s’engage à l’église, dans son milieu de vie; on créé par exemple des initiatives positives pour aider les autres jeunes, les aider à suivre le bon chemin. Alors, la jeunesse est un don que nous pouvons gaspiller inutilement, ou bien que nous pouvons recevoir avec reconnaissance et vivre en plénitude.
Dieu est l’auteur de la jeunesse, il œuvre en chaque jeune. La jeunesse est un temps béni pour le jeune, et une bénédiction pour l’Eglise et pour le monde. Elle est une joie, un chant d’espérance et une béatitude. Apprécier la jeunesse implique de voir ce temps de la vie comme un moment précieux, et non comme un temps qui passe où les personnes jeunes se sentent poussées vers l’âge adulte.
A l’époque de Jésus, la sortie de l’enfance était une étape très attendue dans la vie qui était célébrée et grandement appréciée. Il en résulte que Jésus, lorsqu’il redonne la vie à une “enfant” (Mc 5, 39), lui fait faire un pas, l’encourage et la change en “jeune fille” (Mc 5, 41). En lui disant « jeune fille, lève-toi » (talitá kum), il la rend en même temps plus responsable de sa vie en lui ouvrant les portes de la jeunesse.
La vraie jeunesse c’est avoir un cœur capable d’aimer. La jeunesse, phase du développement de la personnalité, est marquée par des rêves qui, peu à peu, prennent corps, par des relations qui acquièrent toujours plus de consistance et d’équilibre, par des tentatives et des expériences, par des choix qui construisent progressivement un projet de vie. On peut dire c’est la phase amicale, sentimentale…c’est pourquoi il faut profiter du temps présent car, il y a un temps pour tout. Il ne faut pas mélanger les pédales à chaque fois. A cette période de la vie, les jeunes sont appelés à se projeter en avant, sans couper leurs racines, à construire leur autonomie, mais pas dans la solitude.
L’amour de Dieu et notre relation avec le Christ vivant ne nous empêchent pas de rêver, et n’exigent pas de nous que nous rétrécissions nos horizons. Au contraire, cet amour nous pousse en avant, nous stimule, nous élance vers une vie meilleure et plus belle. Parler des jeunes, c’est parler de promesses, et c’est parler de joie. Ils ont une force immense, ils sont capables de regarder avec espoir. Un jeune est une promesse de vie qui possède par nature un certain degré de ténacité; il a assez de folie pour pouvoir s’illusionner, tout en ayant aussi la capacité à guérir de la désillusion qui peut s’ensuivre.
Certains jeunes rejettent parfois cette étape de la vie, parce qu’ils veulent rester enfants ou bien désirent un prolongement indéfini de l’adolescence et le renvoi des décisions; la peur du définitif engendre ainsi une sorte de paralysie décisionnelle. La jeunesse ne peut toutefois pas rester un temps suspendu: c’est l’âge des choix et c’est précisément en cela que réside sa fascination et sa tâche la plus grande. Les jeunes prennent des décisions dans le domaine professionnel, social, politique, et d’autres, plus radicales, qui donneront à leur existence une orientation déterminante.
Pour finir, le père Gimelet a parlé de la vocation. Il leur dit qu’elle exige la foi car, on ne peut pas écouter la voix de Dieu sans avoir la foi. C’est le cas d’Abraham quand le Seigneur lui avait demandé de quitter son pays. Aussi le petit Samuel, quand le Seigneur l’avait appelé. Dans la vocation il y a aussi ce qu’on appelle accompagnement: un (une) accompagnateur/trice, conseiller/ère pour nous aider à comprendre l’appel de Dieu. De ce fait, nous devons être dociles à ces personnes. Avoir la vocation exige aussi un modèle à suivre.
Il leur demande, comment pouvons-nous écouter la voix de Dieu et où? Dans le silence et dans chaque événement de notre vie. Dieu ne nous appelle pas à être seulement des prêtres, des religieuses mais aussi à être soit médecin, infirmière, ingénieur et autres. De ce fait, réaliser sa vocation, c’est servir les autres comme Jésus. On reçoit aussi sa vocation selon le désir qui brûle à l’intérieur de soi. Quand on reçoit l’appel à la vie religieuse, on doit voir si on a l’amour pour Dieu et pour l’Eglise parce que c’est Dieu qui nous appelle mais c’est l’Eglise qui nous reçoit.
Après la conférence, une pause pour prendre un goûter, était nécessaire avant de commencer avec le travail en équipe. Les jeunes ont dîné, fait la récréation et ensuite la plénière. L’animatrice de la communauté, Sœur Marie Merci Raphaël, leur a présenté la fiche à remplir tout en leur demandant s’ils n’aimeraient pas commencer le cheminement. L’abbé Quettler Luxius sj, à son tour, leur a parlé un peu des Jésuites. Pour clôturer la journée, on a eu la célébration de l’Eucharistie avec le révérend père Bazile Gimelet.
Les jeunes étaient très contents, ils ont demandé d’organiser d’autres rencontres formatives de plusieurs jours pour eux. Ils sont partis tout joyeux ; il était environ 4h30 du soir.
Puisse le Seigneur continuer de donner de saintes vocations à l’Eglise et à l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice.