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Deuxième Noviciat  – Juillet 2021

L’expérience du deuxième Noviciat des filles de Marie Auxiliatrice d’Haïti a commencé le samedi 03 Juillet 2021 à la communauté Marie Régine de Carrefour à cause de la situation socio-politique et sanitaire du pays.

Les participantes sont au nombre de trois sœurs : Judith Délisma, Aline Charles, Lucienne François Sœur Judith continue son expérience du deuxième mois en vue de se préparer immédiatement aux vœux perpétuels et les deux autres sœurs débutent leur premier mois. « Le deuxième noviciat est une opportunité offerte par l’institut aux jeunes sœurs de s’arrêter pendant un mois pour prendre en main leur propre vie, pour la relire dans ses dimensions fondamentales à la lumière de l’expérience vécue de l’appel que le Seigneur leur fait ».

Le premier jour la Communauté de Marie Régine a accueilli les jeunes sœurs qui prennent le temps de se disposer, en vue de se mettre dans l’ambiance. Le 04 Juillet, elles ont eu leur première journée avec leur maîtresse de noviciat, sœur Marie Sylvita Elie. Elle les a entretenues sur ces thèmes : «  Oser la relation », « Exister sans écraser ». Dans cette première séance de formation, elle a repris avec elles les articles sur la vie fraternelle (Art 49 à 62). »Notre première responsabilité est de nous faire sainte », dit-elle. La fraternité est une urgence de vivre en sœur en communauté car nous devons toutes refléter le visage du Christ-Amour en nous. La fraternité est une force. (Art 49).

Dans l’après-midi, elles ont eu le partage sur « Exister sans écraser ». Ce thème relève quatre dimensions indispensables pour construire une vie relationnelle:

  • Reconnaître l’autre
  • Accueillir mes limites
  • M’affirmer
  • Interpeller

Le lendemain, le lundi 05 Juillet, elles ont eu une journée de réflexion avec sœur Marie Adline Clergé l’actuelle maîtresse de novice sur « La dimension charismatique des conseils évangéliques » et « La profession, une alliance d’amour avec Dieu ». La vie consacrée est un don précieux et nécessaire pour le présent et pour l’avenir du Peuple de Dieu. Elle est une richesse pour la communauté ecclésiale. Sœur Marie Adline a insisté sur la donation faite au Seigneur en toute liberté. Les trois vœux sont la triple expression d’un unique « Oui » à Dieu. Le mot vœu se résume en : Promesse ou engagement, ou engagement vis-à-vis de Dieu, promesse délibérée et libre faite à Dieu. Les articles 14, 18, 26, 29, 31, 33 étaient à lire et à approfondir.

Dans l’après-midi, Sœur Marie Adline a continué ses causeries autour du thème « La profession est une alliance d’amour avec Dieu » qui a tout son sens dans les articles 9 et 10 de nos constitutions. L’alliance d’amour, dans le sens de l’importance et de la signification de l’alliance que le Seigneur a conclue avec l’humanité. Une alliance qui met en situation de mener une vie chrétienne qui glorifie Dieu et est bénéfique pour le prochain. L’alliance est une pure grâce, elle est le fruit de l’amour et de la bonté de Dieu. Dieu nous appelle par amour, par la force de l’Esprit Saint nous nous engageons à vivre de façon radicale les béatitudes du royaume de Dieu. Les Sœurs terminent la journée avec joie et proposition de renouveler chaque jour leur engagement au Seigneur. Elles ont remercié sœur Marie Adline pour sa disponibilité de reprendre avec elles certaines orientations pour un vécu radicale de leur donation à Dieu.

Le jour suivant, elles devraient laisser Carrefour tôt le matin pour rencontrer la nouvelle Provinciale Sr Altagrâce Mathias et poursuivre la route vers Kenscoff où va continuer l’expérience. Quelle ne fut pas la surprise ? Les jeunes sœurs ne pouvaient pas traverser Martissant où les belligérants faisaient la pluie et le beau temps. Ils tiraient à hauteur d’homme et bloquaient la route. On a dû attendre la disponibilité de Fanfan, le chauffeur des Bureaux de développement et de pédagogie pour les faire venir en passant par St Rock. Elles sont finalement arrivées à la Maison Provinciale vers trois heures trente. Comme prévu, Les juniores ont rencontré Sr Altagrâce qui les a saluées et leur a souhaité une bonne expérience.  Vers  quatre heures elles sont parties pour se rendre à Kenscoff à la communauté Sainte Thérèse d’Avila pour la suite de l’expérience. Arrivées un peu tard, les sœurs ont soupé, prié et  se sont reposées. Encore l’inattendu! L’assassinat crapuleux du président de la République, Mr Jovenel Moise. Le Curé de la Paroisse de St Nicolas de Kenscoff, par peur de possibles représailles de la population, ordonne de garder l’église fermée, il n’y a pas la célébration de l’Eucharistie. N’ayant aucune information sur l’évènement, elles étaient en route pour la paroisse quand Sr Rose Dominique Giraud, la Supérieure de la Communauté de Kenscoff est arrivée pour les informer. Elles sont restées sans messe trois jours. Le 7 juillet, elles ont eu leur première journée de désert où elles ont réfléchi sur leur parcours de formation vocationnelle. Chacune de son côté a revu en long et en large son histoire personnelle de sa conception à nos jours. La journée  s’est terminée  par un long moment d’adoration au Saint Sacrement.

Les jours suivants, elles ont eu également différentes interventions :

Le 08 juillet avec Sœur Rose Dominique Giraud sur la dimension psychologique des vœux. « La consécration est la base de la vie religieuse et est une action divine ». Elle les a invitées à faire une introspection pour voir les qualités humaines qu’elles ont et qui les aident à vivre les vœux. Avec l’approfondissement de l’évangile du jeune homme riche, on a pu comprendre que nous ne devons pas tourner le dos au trésor qui est Jésus. On utilise les avoirs pour faire rayonner la gloire de Dieu. Cela invite à ne pas vivre pour des choses, des mirages qui, demain ne seront plus. A la Lumière de l’épisode du jeune homme riche, Sr Rose Dominique les porte à s’interroger sur les « faire » et les « avoir » qui rendent difficile leur disponibilité à « être» et à suivre le Christ de façon radicale ? Telle est la question fondamentale sur laquelle elles ont réfléchi pour revoir les exigences de la demande de la consécration religieuse.

Avec sœur Emillienne Michel, les neuf-dix  elles ont vu les thèmes  » Identité mariale dans la vie salésienne », « La prière dans la vie salésienne, la Lectio Divina ». Don Bosco a expérimenté d’une façon vraiment particulière l’intervention de Marie qui a guidé toute sa vie et la réalisation de son œuvre. Marie n’est pas pour lui un simple être céleste à implorer pour demander des faveurs,  mais une maîtresse, une mère qui lui a été donnée par Jésus depuis le rêve de 9 ans. Marie Dominique cultivait une particulière dévotion à la Vierge, sa dévotion mariale se manifestait dans son apostolat, car elle cherchait à transmettre aux enfants l’amour pour Marie. Nous aussi, à l’instar de nos fondateurs, nous devons cultiver la dévotion mariale dans le quotidien de notre vie à travers nos multiples occupations, mettre en pratique les vertus les plus chères de la vierge Marie : l’humilité, la charité et la pureté. Imiter Marie, c’est faire nôtre sa sollicitude maternelle, c’est être auxiliatrice parmi les jeunes.

« La prière est la source de l’action. L’action est nourrie par la prière. La prière et l’action ne sont pas séparables dans la spiritualité salésienne ». Nous sommes une famille active et contemplative. Pour cela, nous devons alimenter notre relation filiale avec le Seigneur à la lumière de la Parole de Dieu vécue dans la foi. Toute notre vie doit être prière. La médiocrité spirituelle est un des pires maux à éviter. La prière salésienne doit être simple, joyeuse, exigeante, mariale et christocentrique, enracinée dans le quotidien.

Sœur Emillienne a continué ses entretiens sur « La lectio divina », que l’on nomme également lecture sainte ou lecture priante. C’est une méthode de lecture de la Bible, pour entrer en conversation avec Dieu. La prière s’ancre et trouve sa source dans l’écoute préalable de la Parole divine. Elle leur a présenté les quatre étapes de la lectio divina : Lectio, Meditatio, Oratio, Contemplatio

Chaque chrétien doit s’engager à renforcer sa vie de prière à travers la lecture de la Parole de Dieu ; s’ouvrir à l’Esprit Saint, car il n’y a plus une prière ascendante, une parole descendante, mais une écoute réciproque et un échange vivant.

Le jour après, Sœur Rosalie François a traité avec elles pendant toute la journée « Le système préventif ». Généralement, le système préventif donne l’idée de la prévention. Le concept fait donc allusion à prévenir quelque chose, type des dommages, des actes ou comportement à conséquences néfastes ou à anticiper une difficulté. Le système préventif est la méthode pédagogique qui a animé toute la vie de Don Bosco avec les jeunes. Jean Bosco fut un des premiers à introduire le concept de prévention dans le champ éducatif en opposition avec la répression plus répandue de son temps. Sœur Rosalie a souligné la trilogie de ce système qui est « raison-religion-affection ». Avec le Système Préventif, Don Bosco exclut tout châtiment violent et cherche à éloigner  mêmes les légers. Car, dit-il sans affection, pas de confiance; sans confiance, pas d’éducation ».

Les juniores ont eu également  la journée d’approfondissement avec sœur Matilde Piard sur l’Esprit de famille. On parle d’esprit de famille lorsqu’il existe une grande solidarité entre les membres d’une même famille. Selon Vatican II, L’Église catholique reconnaît avant tout la famille comme étant « le fondement de la société humaine ». Sans famille, pas de vie sociale possible. Dans le monde salésien, on ne peut parler de « l’esprit de famille» sans faire référence au Système Préventif de Don Bosco. Celui-ci est, pour ses fils et ses filles, comme la boussole qui oriente la marche et l’organisation de la vie de chaque groupe, mouvement, structure. Le Système Préventif, dans sa plus grande acception, est ouvert à toutes les situations éducatives. De ce fait, Don Bosco nous dit : ne méprisez pas, au contraire, accueillez tout le monde en votre compagnie, faites-les participer volontiers à vos jeux. Chassez l’antipathie envers certains compagnons que vous ne savez pas rendre raisonnables », « faites bon accueil à tous, et soyez courtois avec tous. Chaque personne est responsable de faire sentir à l’autre qu’il ou qu’elle est dans une famille. Sans familiarité, on ne peut vivre l’amour, et sans cette démonstration, il ne peut y avoir de confiance. Qui veut être aimé doit montrer qu’il sait aimer. Jésus Christ s’est fait petit avec les petits, et il a porté nos infirmités. Voilà le maître de la familiarité ». Elle nous invite à rester nous-même tout en étant des bâtisseurs d’amour et de joie là où nous nous trouvons.

Pour clôturer cette première partie de l’expérience, les jeunes sœurs ont à nouveau une journée de relecture de leur vie vocationnelle avec à la fin un long moment d’adoration.

Les Sœurs remercient le Seigneur qui dans son amour incommensurable se fait proche d’elles malgré la situation difficile que connait le pays, pour les aider à bien profiter de cette première partie de l’expérience du deuxième  noviciat. Elles remercient également la Provinciale et son Conseil, les Supérieures et leur Communauté, l’accompagnatrice, la Communauté Sainte Thérèse d’Avila qui les  a accueillies et  toutes les sœurs qui les portent dans leurs prières.

L’expérience se poursuit dans une ambiance sereine et paisible.

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