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Rencontre CRS et Responsable de Maisons d’enfants

Sr Rosalie François a représenté la Province à une rencontre organisée par la CRS (Catholic Relief Services). La rencontre concernait l’existence des foyers d’accueil d’enfants. Elle s’est tenue à Delmas 81 au local de la CRS du jeudi 25 au vendredi 26 mars de 9h pm à 3h 30h pm. Cette formation rentre dans le cadre d’un projet best (Bâtir un environnement solide pour éradiquer la traite des personnes).

FORMATION À L’ INTENTION DE RESPONSABLE DE MAISONS D’ENFANTS

Cette formation s’est tenue à Delmas 81 au local de la CRS du jeudi 25 mars au vendredi 26 mars de 9h à 3h 30. Cette formation rentre dans le cadre d’un projet BEST qui signifie Bâtir un Environnement Solide pour éradiquer la Traite des personnes. Elle s’est étendue sur deux grands objectifs avec deux sous objectifs chacun. Le premier c’était de sensibiliser les responsables ou staffs clés des orphelinats sur :

1) les impacts des liens familiaux sur le développement et la protection des enfants.

2) les méthodes alternatives de prise en charge des enfants ou familles vulnérables.

Et le deuxième jour c’était d’aider les participants à avoir une meilleure compréhension :

1) du phénomène de la traite des personnes

2) de la contribution potentielle des orphelinats dans ce système.

Les sujets de débats se concentraient sur la protection de l’enfant, que selon l’UNICEF est la prévention, la lutte contre la violence, l’exploitation et des mauvais traitements, y compris l’exploitation sexuelle à des fins commerciales. Il est fondamental que les parents, la communauté et les états assurent la protection de l’enfant. Ils doivent instaurer et garantir un environnement protecteur efficace, mais aussi un système de procédures et d’Institutions spéciales, un personnel formé et compétent destiné à faire respecter les droits des enfants et les devoirs des parents envers eux.

Les enfants ont un ensemble de lois reconnu au niveau international. Les plus récentes ont été adoptées le 20 Novembre 1989. En ce qui nous concerne, Haïti a adopté et ratifié la déclaration des droits de l’enfant en 1994. Il met aussi en vigueur d’autres textes de lois qui protègent les enfants. Nous prenons par exemple dans les articles 332 à 356 du code du travail : « les mineurs âgés de moins de 15 ans ne pourront travailler dans les entreprises ». Toujours dans la protection de l’ enfant le 1er Octobre 2001, Haïti a adopté une loi  interdisant les châtiments corporels contre les enfants, ceci dit « toute personne, directeur, professeur ou employé d’établissement scolaire, d’organisme ou de maisons d’enfants reconnu avoir participé ou assisté à une sanction susceptible de mettre en danger la sécurité d’un enfant sera révoqué et poursuivi ».

Le 27 janvier 1959 Haïti mettait fin à toute discrimination entre les conditions juridiques des enfants naturels et celles des enfants légitimes, il s’est dit que « la filiation naturelle engendre les mêmes droits et les mêmes obligations que ceux dérivant de la filiation légitime. » Et la loi sur la paternité et la maternité et la filiation est votée le 12 Avril 2012 en attente de publication au moniteur. Cependant, presque aucune de ses lois n’a été respectée. Dans une telle situation, nous sommes loin d’être conscients que tous les enfants sont vulnérables, mais certains sont plus à risque que d’autres de subir l’impact d’une situation de vulnérabilité comme par exemple : maltraitance, négligence et abus, la santé (manque d’hygiène), familiale (enfant chef de famille, fille mère) sociale (situation de rue, en conflit avec la loi) Psychologique (trouble d’apprentissage).Certains impacts et dommages peuvent rester à vie.

La violence contre les enfants est un problème de droits humains et de santé publique. C’est pourquoi la convention sur les droits de l’enfant stipule que tous les enfants ont le droit d’être protégés contre toute forme de violence, d’exploitation et d’abus sexuel, car les répercussions à court et à long terme de cette violence et exploitation resteront gravés, non seulement pour la victime, mais aussi pour les familles et les communautés. Il est en effet, primordial de savoir que dans la protection de l’enfant, chacun à son niveau peut jouer un rôle fondamental. Même avec les meilleurs sentiments si on ne tient pas compte de la réalité de chaque élément qui tourne autour de son environnement immédiat, on peut causer des tords irréversibles.

Pour cela il revient à chacun de reconnaître et de répondre à ses responsabilités envers un enfant pour qu’il n’arrive pas à subir l’exploitation en d’autre mot la traite des personnes. Selon la définition internationale, est le « recrutement, transport, transfert, hébergement ou accueil des personnes par la menace ou le recours de la force ou à d’autres formes de contraintes (par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages) pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation ».

La traite des personnes, c’est une forme d’esclavage, de criminalité transnationale organisée avec une croissance rapide. C’est la deuxième activité la plus répandue dans le monde, après le trafic de drogue illégale. Il y a comme estimation chaque année entre 800 milles à 2 millions victimes.  Dans le cadre des enfants, on estime chaque année 1.2 millions d’enfants victimes de la traite.

Haïti n’est pas exempt de cette réalité, bien au contraire, il est considéré à la fois comme un pays d’origine, de transit et destination des victimes de traite des personnes. La traite des personnes en Haïti est manifestée sous différentes formes : le système « restavek ».- dans les orphelinats.- prostitution enfantine.- travail forcé.- exploitation économique.  En ce qui regarde la traite dans les Institutions ou orphelinats, une recherche assez récente fait noter que pour 1/3 d’orphelinats, sont rentées 70 à 100 millions de dollars américains chaque année. Le fonctionnement de certains orphelinats constituent une forme d’exploitation- il y a aussi des enfants donnés en adoption sans le consentement de leurs parents biologiques, aboutissant parfois à des trafics d’organes ou de travaux forcés, il y a aussi des cas d’exploitation sexuelle.

Quelques signes pour reconnaître une victime de traite : La victime est escortée ou surveillée- ne parle pas la langue du pays- n’a aucun document d’identité- porte des marques de blessures ou de tortures.

Les acteurs clés qui sont impliqués dans la lutte contre la traite en Haïti sont :

  • Le Comité National de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) –
  • Institut du Bien-être social et de recherches (IBESR) –
  • Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF).

En ces derniers temps l’Etat recommande de ne pas ouvrir les maisons d’enfants sur tout le territoire, mais de travailler plutôt à la réunification des familles.  Il encourage les bienfaiteurs à aider les enfants dans leurs familles. En 2018 on avait recensé et cartographié certaines maisons d’enfants. Il y a un total de 754 maisons avec 32 milles enfants environ, de toute cette quantité, seulement 35 maisons sont classées vertes, c’est à dire répondant aux standards de prise en charge, soit un total de moins de 5%.

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